1) Les grades aident à structurer le corps social : chacun a une place, un rôle, une responsabilité, ce qui facilite l’organisation et la pédagogie.
2) L’examen est une épreuve qui permet de “sortir de l’illusion” : comme l’a écrit le grand Maître de Kyudo Anzawa, le pratiquant a besoin de preuves pour découvrir ce qu’il vaut vraiment : en Kyudo, les tournois et l’examen des grades sont essentiels.
C’est une épreuve avant, pendant et après que l’on ait
réussi ou pas (à cette occasion on éprouve la “noblesse de l’échec”).
3) L’obtention ou non du grade permet un travail sur le détachement.
Souvent, au début, le pratiquant refuse les grades avec toutes sortes
de raisons (“image – récompenses données aux enfants obéissants”,
“inutilité car chacun sait ce qu’il vaut”, etc.). Puis il obtient ses
premiers dan et se fait “avoir”, il s’identifie à son grade (“Je suis x
dan”), il s’y accroche et dès qu’on lui manque de respect (ou qu’il le
croit), il fait référence à son niveau qu’il croit supérieur. Puis vient le
détachement, d’abord “J’ai le x dan” pour enfin ne plus y faire
référence avec une attitude humble.
Le rôle de l’enseignant qui précède sur la Voie, est déterminant pour aider le pratiquant à faire ce chemin.
Maître Kamogawa, Hanshi 10 e dan Kyudo, disait
un jour : “En Kyudo, rien n’est acquis et surtout pas son grade.
Quand je fais un tir de cérémonie, je ne sais pas si je vais réussir ou échouer. Mon image aux yeux de tous ceux qui me regardent m’importe peu. Seule compte la sincérité de mon tir. Arrivé à un moment, on ne juge plus.